Pour le centenaire de la Grande Guerre, il a paru naturel que les hommes et les femmes d’aujourd’hui, toujours aussi proches dans le travail, la joie ou la peine, unissent leurs efforts pour honorer la mémoire de ceux qui sont allés mourir loin de leur sol natal. En élevant de leurs propres mains le Mémorial de la Barousse, une action modeste, mais à l’échelle de leurs moyens. Ils ont ainsi voulu prendre en compte l’histoire qui les a faits et délivrer un message de reconnaissance, d’espoir et de paix.
Ce mémorial c'est d'abord un lieu, un lieu qui a conservé de multiples traces du travail des anciens habitants de la vallée. Un paysage encore intact, très proche de ce qu'il était au tout début du XXème siècle, aménagé à main nues par des hommes qui ont ouvert ici un chemin qui s’élève dans la montagne. Ce mémorial c’est aussi un cheminement proposé au visiteur depuis le premier monument en forme de borne kilométrique qui signale le site au bord de la route D935. Un peu plus haut, suivant la piste, il découvrira un rocher de griotte rouge extrait du flanc de la montagne qui arbore une colombe en marbre d’une blancheur éclatante. Quelques pas plus loin il verra une structure métallique sur laquelle se développe un envol d’oiseaux. S’ensuit une série de sculptures, les gueules cassées, alignées le long d’un mur de pierres sèches. Enfin au sommet d’un mamelon, sur sa gauche, alors que le sentier continue à s’élever sur le flanc de la montagne, un grand échiquier couvre le sol au pied de l'immense chêne qu’il n’avait jamais perdu de vue tout au long de sa progression. À proximité, un panneau lui fournira des explications succinctes sur chacun des monuments qu’il aura rencontrés et des flashs codes intégrés lui permettront d’atteindre directement avec son portable les rubriques correspondantes de ce site internet.
C’est bien l’ensemble de ces éléments, qui constitue le Mémorial de la Barousse ; le chêne, le chemin, le paysage en sont le support indispensable et le site https://www.memorial-barousse.fr un complément important.
Au terme de sa visite le promeneur pourra s’asseoir un moment pour jouir du paysage et de son calme et réfléchir au décalage et au destin de ces hommes déracinés hors de ce lieu paisible, où la vie n’était certes pas aussi facile qu’on pourrait l’imaginer aujourd’hui, pour rejoindre la fureur des combats aux frontières septentrionales de la France si éloignées de leur esprit. En poursuivant sa randonnée il pourra rejoindre de nombreux villages pittoresques de la vallée et même atteindre 1000 mètres plus haut le sommet du Mont Sacon: le Tourroc, d’où son regard embrassera la quasi-totalité de la Vallée et plus loin la plaine de la Garonne ou plusieurs massifs de la Chaîne Pyrénéenne où culminent l’Aneto, l’Arbizon ou le Pic du midi et bien d’autres.