Le chemin des Gueules cassées

Le long du mur, les gueules cassées et les textes des élèves du collège figurent on ne peut plus clairement la souffrance et le sacrifice de chacun des combattants.

vue partielle de l'alignement des gueules cassées

vue partielle de l'alignement des gueules cassées

Le long du sentier qui mène au chêne majestueux qui domine le paysage, le visiteur aperçoit fixée sur des rails métalliques une série de sculptures grimaçantes.
Ce sont les gueules-cassées, réalisées par les élèves de troisième du collège de Loures-Barousse.
Instruits par leurs professeurs sur l’histoire de la Grande Guerre, ils ont laissé libre cours à leur imagination pour sculpter dans des blocs de talc, matériau convenant parfaitement à cet usage, la détresse et la douleur des soldats défigurés par la mitraille.

Une fois dépassée la surprise purement artistique provoquée par l’originalité et la sensibilité qui s’exprime pleinement dans cette matière inattendue dont les nuances font penser à des camées ; le nombre et la diversité des visages présentés ici nous amènent finalement, et avec plus de force, à appréhender le destin individuel de chaque soldat alors que la globalisation abstraite de la quantité des victimes, si impressionnante soit-elle, ne fait guère que nous émouvoir sur nous-mêmes.

Treize phrases qui viennent s’intercaler entre les portraits renforcent cette émotion par leur fraîcheur et leur sincérité. Pour chacune un mot en occitan ancre dans leur pays ceux qui sont allés combattre et mourir loin de leur terre natale.

Autres éléments du mémorial

La borne terminée

La borne kilométrique placée en bord de route, inspirée par celles qui jalonnent la Voie Sacrée entre Bar-le-Duc et Verdun, rappelle le long voyage des soldats qui ont quitté, le plus souvent à pied, leurs villages par les voies et chemins de la vallée pour rejoindre leurs régiments et arriver en colonnes interminables jusqu’aux champs de bataille.

La stèle à la colombe

Sur la droite du chemin, la stèle en griotte rose de Sost ornée d’une colombe en marbre blanc symbolise l’espoir de paix.
Les matériaux employés rappellent le sous-sol rocheux du pays qui a vu naître et grandir ces valeureux soldats.

La sculpture en place sur le site

À gauche, en montant, la structure métallique évoque la distanciation entre la stratégie cruelle qu’impose la guerre et le destin tragique des individus. Les cases de l’échiquier se désunissent et se transforment en colombes qui s’envolent dans le ciel.
L’ensemble voudrait inciter le visiteur à élever sa pensée, à réfléchir au vécu de ces hommes et au devoir de mémoire qui leur est dû.

Un chêne remarquable couvre de son ombre l'échiquier minéral

L’échiquier, formé de dalles composées à partir de granulats des marbres de la vallée, épouse le relief du sol. Le chêne qui semble en jaillir soulève quelques cases.