Le long du sentier qui mène au chêne majestueux qui domine le paysage, le visiteur aperçoit fixée sur des rails métalliques une série de sculptures grimaçantes.
Ce sont les gueules-cassées, réalisées par les élèves de troisième du collège de Loures-Barousse.
Instruits par leurs professeurs sur l’histoire de la Grande Guerre, ils ont laissé libre cours à leur imagination pour sculpter dans des blocs de talc, matériau convenant parfaitement à cet usage, la détresse et la douleur des soldats défigurés par la mitraille.
Une fois dépassée la surprise purement artistique provoquée par l’originalité et la sensibilité qui s’exprime pleinement dans cette matière inattendue dont les nuances font penser à des camées ; le nombre et la diversité des visages présentés ici nous amènent finalement, et avec plus de force, à appréhender le destin individuel de chaque soldat alors que la globalisation abstraite de la quantité des victimes, si impressionnante soit-elle, ne fait guère que nous émouvoir sur nous-mêmes.
Treize phrases qui viennent s’intercaler entre les portraits renforcent cette émotion par leur fraîcheur et leur sincérité. Pour chacune un mot en occitan ancre dans leur pays ceux qui sont allés combattre et mourir loin de leur terre natale.